Un étalon poney pour un cavalier enfant
Blandine, enseignante et formatrice nous explique ce qu’elle pense d’avoir un étalon poney pour un cavalier enfant et comment faire pour que cela se passe bien.
“Comme tout cavalier le sait, les étalons peuvent parfois être plus difficiles à gérer de par leur comportement et leur dynamique qu’un poney hongre ou une jument, bien que certains soient impressionnants par leur faculté d’adaptation. Les étalons qui saillissent en main, ou qui ont déjà sailli ont un rapport aux juments souvent différents, même si chez certains cela se remarque peu.
- A terre :
Dans un premier temps, la gestion d’un étalon à terre demande d’autant plus d’attention et de respect des distances de sécurité, même si indispensables avec tout poney, car ils peuvent être parfois plus imprévisibles. Il faut donc éduquer l’enfant, voire l’encadrer quand nécessaire, pour la gestion des soins et la préparation du poney. Attention aux coups d’antérieurs et de dents qui leur sont typiques, ainsi qu’aux coups de pieds intempestifs. Il y a donc un réel travail à faire de la part de l’éducateur pour enseigner à l’enfant comment bien se positionner même pour les actions les plus simples (ne jamais rester dans l’axe des antérieurs ou des postérieurs, ne jamais lui tourner le dos, etc..).
De même , attention à son rapport aux autres poneys, il faut éviter toute situation lui laissant potentiellement penser que la voisine de cours est sa prochaine conquête. Les entiers nécessitent généralement un cadre assez clair, de ce qui est autorisé et interdit, les adultes les manipulant au quotidien tout comme les enfants doivent donc respecter les codes établis avec afin de ne pas se mettre involontairement en danger ou leur inculquer de mauvaises manières, le tout en restant dans des méthodes bienveillantes.
En effet, pour qu’un étalon poney puisse être utilisable dans des conditions sécurisées par des enfants, il doit respecter l’homme, mais doit également l’apprécier. On voit hélas trop d’étalons dressés par la force rendus inexploitables ensuite par de plus petites mains.
- Le travail au quotidien :
Comme tout cheval, à l’entraîneur de constater quel rythme de travail convient le mieux à l’étalon en fonction de sa personnalité et de ses qualités/défauts. Dans tous les cas un travail régulier est préconisé afin qu’il puisse se dépenser sans éprouver le besoin de libérer son surplus d’énergie une fois sous la selle. Des séances de longe sont toujours utiles, leur permettant à la fois de se dépenser et de travailler musculairement, tout en restant dans un cadre. Si la structure le permet, un temps de liberté quotidien (sortie paddock à bonne distance des autres), peut également aider pour leur conserver un équilibre psychologique stable.
Attention pendant les saisons de monte en cas de monte en main, leur tempérament peut franchement se modifier, on perd parfois en énergie au travail mais à l’inverse le rapport aux autres poneys est beaucoup plus délicat ! Patience donc lors de ces périodes qui ne dureront pas, leur équilibre hormonal est en effet modifié, ainsi que leur énergie au quotidien, il faut donc savoir s’adapter.
Liam Roux sur les étalons Dancing Elf Clover et Apy de rêve
- Le travail monté :
Lors des premières séances de découverte ou en cas de poney trop dynamique, un travail en longe début de séance peut permettre à l’entraîneur de pouvoir observer le comportement du poney et de dégrossir le surplus d’énergie. Un petit cavalier plus expérimenté peut également commencer la séance, cela peut permettre de visualiser le comportement sous la selle et que le poney soit tout de suite mis dans un cadre plus explicite.
Une cravache est généralement préconisée sauf si non supportée par le poney, afin de pouvoir conserver un moyen d’action en cas de situation délicate. Attention néanmoins à ne pas confondre le fait de cadrer un poney par des consignes claires, et le fait de le soumettre par la force. Toute soumission par la force a un effet rebond, et généralement précisément quand ils sentent une faille leur permettant de rétablir l’équilibre, c’est donc notre jeune cavalier qui risque d’en subir les conséquences par la suite.
Il est tout à fait possible de cadrer un entier tout en respectant son tempérament et sa personnalité, le tout en utilisant une méthode évolutive et douce. L’idée reste que le poney puisse être utilisé ensuite par un enfant n’ayant pas forcément trop de force ni de métier, il est donc indispensable de savoir préserver sa bienveillance vis-à-vis du cavalier afin qu’il puisse faire preuve de tolérance !
De même quel que soit le type d’équitation pratiqué, on doit dans l’idée rester dans une monte légère et simple, autonomiser nos poneys à se prendre en charge par eux-mêmes dans leur équilibre, rectitude et activité, avec un contact souple, afin qu’ils puissent ensuite être facilement utilisables par l’enfant.
Enfin, pour rappel, du matériel sellerie existe également qui leur est destiné en cas d’inconfort au travail, du type suspensoirs, ou à l’inverse bouchons pour les oreilles, bonnets anti bruit, œillères, etc en cas de difficultés à rester concentrés. Pensez de même à l’utilisation du nœud blanc dans la queue au paddock, signalant ainsi que le poney est entier, couplé éventuellement au rouge s’il tape ou peut avoir un comportement agressif.
La bonne nouvelle, c’est que quand vous arriverez sur les paddocks, il fera sensation ! Si vous avez un étalon affectionnant les vocalises, évitez juste de le laisser trop s’approcher du micro du commissaire de paddock !
A bientôt peut-être sur les pistes !”
