L’embarquement
Faire monter son cheval dans un van ou un camion peut être facile comme très compliqué, selon l’éducation et les expériences de chacun. Laëtitia nous raconte comment elle a fait pour que ça se passe bien avec Hanzo.
“Au tout début, quand j’ai eu Hanzo, j’avais un van à une place et demi. Il était très bien agencé, très agréable et avait l’avantage d’avoir un pont avant. Alors quand j’ai récupéré Hanzo qui n’était jamais monté dans un van, ça a été très pratique. J’ai pu ouvrir complètement l’avant d’un côté par le pont et de l’autre par la porte. C’était très lumineux. Je l’ai toujours embarqué dans de bonnes conditions, quand il faisait jour, qu’il ne pleuvait pas, etc… Pour que ça se passe bien. La première fois, il est monté sans trop se poser de question. On l’a un peu aidé, mais ça allait. Après, il est remonté une ou deux fois sans trop de problèmes pour aller à la plage, et puis, il y a eu une période où je n’ai pas eu besoin de le transporter. Entre-temps, j’ai passé mon permis BE et j’ai changé mon van. J’ai pris le même modèle, mais en deux places. Le petit plus, c’est qu’il a une grande fenêtre frontale, donc il y a encore plus de lumière.
Au moment où il a fallu repartir au concours, là il a commencé à être un peu plus compliqué, à se décaler sur le côté, à tirer…. Je n’avais pas du tout anticipé parce que tout s’était très bien passé les premières fois. Je n’ai pas voulu le laisser prendre le dessus. Un ami m’avait conseillé avec mon ancienne jument qui avait du mal à embarquer, de lui mettre un licol éthologique par-dessus son licol de voyage. J’ai tout de suite fait ça et en effet avec ce licol éthologique, on contrôle beaucoup mieux l’avant-main parce que dès qu’ils tirent un peu ou qu’ils se décalent, on peut les remettre facilement dans l’axe du pont. La pression est un peu moins agréable pour eux, donc forcément ils tirent moins. Malgré le licol éthologique, il s’est mis à être vraiment pénible. Du coup, j’avais garé le van le long d’un petit muret pour qu’il soit encadré d’un côté, mais le petit muret n’étant pas très haut, je n’avais qu’une trouille, c’était qu’il glisse et qu’il se fasse mal. Ce n’était pas idéal non plus. J’ai tenté de retirer les protections de transport parce que je sentais que ça l’agaçait plus qu’autre chose. En plus il n’est pas ferré aux postérieurs, donc en réalité, je n’avais pas trop besoin d’en avoir derrière, c’était plutôt pour les antérieurs. Je me suis dit que je les remettrais en passant par la porte de visite, mais il ne voulait toujours pas monter comme ça. Ce jour-là, on a dû vraiment insister et le pousser un peu au balai pour réussir à l’embarquer. Pas méchamment bien sûr, mais on en a eu besoin. Pour revenir de ce concours-là, pareil, ça a été tout un foin. Ce n’était pas de la peur parce qu’il mettait les deux pieds avants sur le pont sans problème, mais après il n’avançait plus et se laissait “tirer” en étendant l’encolure et la tête. On avait des granulés, des carottes, mais rien ne fonctionnait. Il ne voulait juste pas monter.
On a recommencé une ou deux semaines après, pour un autre concours. Et là, de nouveau, il s’est agacé. Entre temps, je m’étais munie d’un stick donc j’avais une grande longe devant, le licol éthologique et un stick de dressage facilement utilisable dans la main. J’ai commencé à le charger comme ça. Ce jour-là, on a pris du temps pour régler le souci et je crois que c’est vraiment là que ça s’est joué. Il a commencé à faire semblant de monter, comme d’habitude, avec les deux pieds avants sur le pont, et à s’arrêter. Là, j’ai commencé à le titiller avec le stick au niveau du flanc pour qu’il ne se décale pas à gauche. Ça le chatouillait, alors il s’est décalé… à droite ! J’ai changé mon stick de main, j’ai fait pareil à droite. Au bout d’un moment, il a mis les quatre pieds dedans sans être complètement rentré. Là je l’ai laissé réfléchir un peu. Au bout de cinq secondes, il y est allé de lui-même. Évidemment, là tout de suite, récompenser beaucoup. Et faire en sorte que le voyage se passe bien. À l’embarquement du retour, il est monté tout seul. Comme si c’était acté. Je me suis dit “C’est gagné”. Mais en fait, pendant 2 concours, il a continué à être un peu regardant, selon ses humeurs. À chaque fois, j’ai répété la même chose avec le licol éthologique et le stick. Un jour, je pense que c’était le troisième concours, après le fameux jour où il a décidé que « ok », il embarquait. On était à Mantes-la-Jolie, je me souviens et il avait plutôt bien embarqué, il avait fait son tour etc. Il avait passé pas mal de temps sur place au concours parce qu’on avait eu des boxes.
Au moment de repartir, je pense qu’il y en avait marre, il voulait rentrer. Je prépare tout, je le mets devant le van et là, il est monté tout seul. Je ne suis même pas monté dans la place devant lui. J’étais à côté du pont, je l’ai encadré, il est monté tout seul, il s’est rangé tout seul, il a voulu que je ferme, l’air de dire “Ramène-moi à la maison”. Trop chouette !
Après, tout est devenu plus facile. Maintenant il embarque très bien. Je prends toujours le temps de faire ça bien, jamais dans la précipitation. Je prévois toujours un peu large pour pouvoir le faire correctement. Aujourd’hui, je ne mets plus le licol éthologique parce que je n’ai plus besoin de le tenir devant.
C’est une petite fierté d’avoir réussi à faire ça avec lui et de me dire qu’on a pris le temps de pouvoir faire ça correctement. C’est important pour avoir une relation de confiance avec son cheval. Malgré le fait que ce soit un gentil jeune cheval, il y a des moments où il faut mettre des règles.”