Bien commencer la saison de monte
Le début de la saison de monte approche. Quand faut-il commencer ? Comment faire pour mettre toutes les chances de son côté pour avoir le plus de chances possibles que cela fonctionne ? Fabienne Bianchi Luraschi, éleveuse et inséminatrice nous donne son avis.
“Ici, on ne commence jamais la saison très tôt. On commence au mois de mars. Si tu veux vraiment avoir des chaleurs tôt dans la saison, il vaut mieux mettre la jument sous lumière, pour être sûr qu’elle soit cyclée. Mais cette année, certaines juments sont déjà en chaleur vu qu’il fait chaud pour la saison. On n’a pas forcément énormément de soleil, mais il fait quand même assez lumineux. Dans les juments vides, j’en ai déjà au moins trois qui sont en chaleur. Sinon, en plus des lumières, il faut une bonne alimentation et c’est bien d’utiliser en plus de bons compléments alimentaires.
Pour ce qui est du suivi, vu qu’on a de moins en moins de paillettes, on est obligé d’être vraiment très précis. Parfois il faut inséminer avec une seule paillette. Quand tu en as plus, tu peux faire avec un suivi journalier, mais avec une seule paillette, il faut mettre en place un suivi deux ou trois fois par jour. C’est beaucoup, mais c’est le commerce qui nous oblige à faire ça. Ce n’est pas forcément bon pour les juments, mais on n’a pas le droit à l’erreur. Quand tu es à la paillette, tu es obligé d’inséminer sur ovulation voir post ovulation. Pour travailler correctement, il faut idéalement 16 paillettes. Tu n’es pas obligé de tout utiliser, si la semence est vraiment bonne, deux ou trois paillettes peuvent suffire, mais pour être tranquille et bien travailler, c’est quand même nettement mieux d’avoir 16 paillettes. Ça permet d’avoir un peu de volume pour se donner un petit peu de chances. Avec une seule paillette, c’est un peu le loto, même en essayant de tout bien faire.
Ensuite, quand on a assez de paillettes et qu’une jument ne remplit pas, si c’est une jument que je ne connais pas, je fais deux chaleurs. À la troisième, je commence à vraiment me poser des questions. Avec un bon suivi, si au bout de deux ou trois chaleurs la jument n’a pas rempli, il faut changer d’étalon. Ça ne veut pas forcément dire que la semence de l’étalon est mauvaise, ça veut juste dire que ça ne fonctionne pas cette année-là. On ne peut pas tout expliquer. Parfois tu travailles avec un étalon en frais, ça ne fonctionne pas, puis tu changes avec un étalon en congelé et tu remplis du premier coup, sans savoir vraiment pourquoi. Il faut s’adapter. Et si on a vraiment envie d’utiliser l’étalon, rien n’empêche de réessayer l’année suivante, où les choses peuvent être différentes.”